Travailler ensemble pour former la prochaine génération de scientifiques biomédicaux

L'ETH Zurich et Roche unissent leurs forces à Bâle pour faire progresser le développement de nouvelles méthodes qui facilitent la recherche de médicaments. Ensemble, elles formeront des spécialistes pour relever les défis biomédicaux de notre époque.
Les scientifiques impliqué·es dans les nouveaux programmes bénéficieront des effets de synergie de la collaboration entre l'ETH Zurich et Roche. (Photo : ETH Zurich / Gian Marco Castelberg)

En bref

  • L'ETH Zurich et Roche inscriront jusqu'à 20 doctorants et doctorantes et jusqu'à 20 boursières et boursiers postdoctoraux dans des programmes de recherche conjoints au cours des trois ou quatre prochaines années.
  • Ces chercheurs et chercheuses auront accès aux infrastructures et à l'expertise des deux partenaires.
  • L'accent sera mis sur le développement et l'application de systèmes de modèles humains basés sur les cellules et les gènes, ainsi que sur la recherche de nouvelles thérapies.

L'ETH Zurich et Roche vont collaborer plus étroitement dans le cadre de deux nouveaux programmes de recherche et de formation. Cette collaboration se concentre sur le développement et l'application de nouvelles méthodes en bio-ingénierie et de nouveaux systèmes de modèles basés sur les cellules et les gènes humains. Les deux partenaires espèrent que ces technologies futures les aideront à mieux examiner, comprendre et influencer les mécanismes moléculaires des organes humains sains et malades. Après tout, ces modèles peuvent représenter des outils puissants dans la recherche de nouvelles cibles moléculaires pour des traitements potentiels et pour tester l'efficacité de divers médicaments.

«Ce type de collaboration entre le monde universitaire et l'industrie est unique», déclare Vanessa Wood, vice-présidente du transfert de connaissances et des relations avec les entreprises à l'ETH Zurich. «Elle permet à la recherche biomédicale de classe mondiale de l'ETH Zurich de se traduire par le développement de thérapies au bénéfice des patientes et patients.»

Le centre de la collaboration en matière de recherche sera Bâle, où se trouvent le Département de science et d'ingénierie des biosystèmes de l'ETH Zurich, la recherche pharmaceutique et le développement précoce de Roche, ainsi que son nouvel Institut de biologie humaine. Ces unités sont au cœur de la coopération en matière de recherche.

Exploiter les effets de synergie

Il existe deux nouveaux programmes de recherche, l'un destiné aux doctorantes et doctorants, l'autre aux post-doctorants et postdoctorantes. Il est prévu d'en inscrire jusqu'à 20 de chaque à ces programmes sur une période provisoire de trois à quatre ans. Ces scientifiques travailleront avec des collègues de l'ETH Zurich et de Roche sur les sites respectifs des partenaires. Ils et elles auront ainsi accès à l'expertise et à l'infrastructure des deux partenaires et pourront acquérir des connaissances spécifiques du monde universitaire et de l'industrie pharmaceutique.

«Les capacités uniques de Roche et de l'ETH Zurich, associées à nos solides réseaux d'expertes et experts, nous permettront d'accélérer l'innovation et de relever les défis actuels et futurs de la médecine translationnelle. Nous sommes convaincu·es que grâce à notre partenariat et à notre collaboration, nous attirerons et travaillerons avec certainds des meilleurds chercheuses et chercheurs au monde», déclare Hans Clevers, responsable de la recherche pharmaceutique et du développement précoce chez Roche.

L'ETH Zurich et Roche soutiennent les deux programmes de recherche avec les connaissances et l'expertise de leurs employé·es ainsi qu'avec leur infrastructure de recherche. Roche financera entièrement les 40 postes ainsi que les projets de recherche conjoints.

Recherche sur les organoïdes

Les doctorants et docorantes inscrites au programme auront la possibilité d'apprendre et de développer de nouveaux outils et méthodes en biologie humaine, en ingénierie moléculaire, cellulaire et tissulaire, ainsi qu'en analyse de données massives (big data). «Notre nouveau partenariat solide avec Roche permet aux futur·es leaders de la bio-ingénierie et de la médecine translationnelle», déclare le professeur Daniel Müller, directeur du Département des sciences et de l'ingénierie des biosystèmes à l'ETH Zurich.

La recherche sur les systèmes de modèles cellulaires humains est déjà un pilier important de la recherche au sein du Département de science et d'ingénierie des biosystèmes de l'ETH Zurich et de la recherche pharmaceutique et du développement précoce de Roche. Ces systèmes de modèles cellulaires comprennent la culture de tissus en 3D qui utilise ce que l'on appelle des organoïdes. Il s'agit de structures tissulaires de quelques millimètres, généralement constituées de quelques milliers de cellules. Les organoïdes ont une structure tissulaire et une fonction similaires à celles des organes du corps humain. Ils sont donc particulièrement adaptés à l'étude des mécanismes moléculaires dans les organes humains sains et malades et à la création de modèles in vitro complexes de maladies.

Modèles pour les maladies neurologiques

Par exemple, la nouvelle collaboration vise à créer des modèles de culture cellulaire pour les affections neurologiques et les maladies intestinales. En outre, il est prévu de poursuivre le développement de la technologie des organoïdes en général et d'utiliser l'automatisation pour la combiner avec des méthodes modernes d'analyse du génome et des techniques de microscopie. Il s'agit notamment de méthodes si précises qu'elles permettent aux chercheurs et chercheuses d'étudier des cellules individuelles. Enfin, de nouveaux algorithmes d'apprentissage automatique faciliteront l'évaluation des grandes quantités de données générées par ces études.

Tout cela aidera les scientifiques à mieux comprendre les différences entre les cellules et les organes normaux et ceux qui ont été altérés par la maladie. Elles et ils disposeront également d'un moyen plus économique d'utiliser des méthodes à haut débit pour analyser les cellules et les tissus de ces modèles de maladies in vitro et tester l'efficacité de médicaments potentiels, sans avoir recours à l'expérimentation animale.

Nouvelles méthodes de thérapie génique

Le programme postdoctoral se concentrera sur la recherche fondamentale et appliquée dans le domaine des systèmes modèles et des thérapies basés sur les gènes, les cellules et les organoïdes. Cela inclut, par exemple, le développement d'organoïdes comme systèmes modèles pour la recherche sur les pathologies ophtalmologiques ou la neuroinflammation dans les maladies neurodégénératives. En outre, des méthodes de thérapie génique sont en cours d'élaboration, qui permettent d'administrer des segments d'ADN de manière spécifique à un organe à des fins thérapeutiques.

Les candidatures sont ouvertes pour les premiers postes du programme de doctorat. Les projets du programme post-doctoral seront mis au concours ultérieurement.